Owl gameThe Owl Game (Browser)
T-Dog and NateDizzle Productions

 

Tout le monde est bien d’accord : de bons graphismes ne suffisent pas à faire un bon jeu, même si ça peut aider. Lors de game jams cependant, lorsque le jeu est noyé dans la masse, de bons graphismes vont permettre d’attirer l’attention et donc d’offrir au jeu une meilleure visibilité, peu importe sa qualité générale. Pour pallier à ce problème (si c’en est un), Thomas Purnell, l’organisateur de la MiniLD #59 a eu une idée brillante. Il n’avait sans doute pas prévu que T-Dog and NateDizzle Productions en aurait une plus brillante encore.

 

La contrainte de la mini-LD #59 consistait à créer un jeu à partir de la sprite sheet donnée (image regroupant tous les éléments graphiques du jeu). Il était parfaitement possible pour les développeurs de l’éditer à leur convenance, mais, au dernier moment, toutes les sprite sheets ainsi crées devaient être redistribuées. Tous les jeux de la mini-LD #59 arborent donc des graphismes qui ne sont pas les leurs ! Si cela oblige les développeurs à se concentrer sur le gameplay même, cela créée aussi nombre de situations cocasses où les flèches tirées par un archer deviennent par exemple des papillons crachant d’autres papillons.

 

The Owl Game a su tirer parti de cette contrainte au maximum, permettant au joueur de choisir le style graphique qui lui convient parmi tous ceux crées lors de la jam. Il suffit ainsi de presser C pour changer radicalement l’aspect du jeu, optant au choix pour l’esthétique, la lisibilité ou la cohérence avec le gameplay. Inutile de préciser qu’avec tant de choix il est bien dommage de se cantonner à un style unique et bien plus amusant d’en découvrir un nouveau à chaque niveau, voire à chaque essai. On pourra alors avoir de bonnes surprises (les adversaires se changeant en chauve-souris, façon vampires) tout comme des mauvaises (sprites absents de certaines sprite sheets rendant les murs, les ennemis ou encore la ligne d’arrivée invisible).

 

The Owl Game ne se résume cependant pas à ce gimmick graphique, et son gameplay est plutôt intéressant en soi. Ici, les ennemis chargent à vue, et l’explosion qu’ils provoquent en rencontrant un mur ouvre bien souvent de nouvelles voies. Finir le jeu n’est pas très difficile, récolter toutes les « pièces » l’est déjà plus, mais c’est surtout en choisissant le style graphique le plus illisible que The Owl Game offrira le plus beau challenge.