Mussel

musselMussel (Windows, Mac, Linux)
Jonathan Whiting & Demoscene Time Machine

 

De nombreux shoot’em up nous permettent de garder notre doigt appuyé sur le bouton tir pour déverser un flux continu de lasers. Nos pouces les en remercient, mais dans le contexte d’un shoot’em up avec ses vagues d’ennemis incessantes, on se demande bien pourquoi quiconque lâcherait le bouton, et par conséquent pourquoi les développeurs n’implémentent pas un simple tir automatique. Pour éviter de répondre à ces questions, Mussel a ajouté un petit détail à son gameplay : le recul de l’arme…et c’est toute notre manière de jouer qui en est bouleversée.

 

C’est tout bête, mais il fallait y penser : en tir continu, le recul de notre laser est si puissant qu’il nous interdit d’accélérer (ce qui ne nous empêche de nous déplacer verticalement). Des joueurs objecteront qu’ils n’accélèrent jamais dans les shoot’em up et préfèrent serrer les bords, façon Space Invaders. C’est qu’ils ne savent pas que les power-ups de Mussel sont conçus pour disparaître avant de toucher les bords, et que les ennemis arrivant par derrière n’y sont pas si rares. Mussel nous contraint donc à diversifier notre manière de jouer, parfois bourrin au fond de l’écran, parfois précis en plein milieu. Il oblige les amateurs à jouer comme des pros, ou du moins leur en donne l’impression, et c’est particulièrement gratifiant.

 

Mais assez parlé de ce détail de gameplay, car Mussel va bien au-delà de la simple bonne idée : c’est un shoot’em up exceptionnel, mêlant graphismes rétro et bande son 8bit sans pour autant reposer sur la nostalgie. Son titre complet (Miniature Underwater Strange Squid Eradication Liner) tout comme son acronyme Mussel (« moule ») placent sans ambiguïté l’action vingt mille lieues sous les mers, et cette seule décision a sans mauvais jeu de mot quelque chose de rafraîchissant. La pression que nous imposent les vagues de calmars et poissons-lunes se fait sous-marine, et les glitchs occasionnés par certains power-ups ont quelque chose du pallier franchi avec fracas. Mussel est le genre de jeu frénétique qui nous fait retenir notre respiration, et il est paradoxalement un grand bol d’air frais dans le milieu du shoot’em up.

 

Via Konstantinos Dimopoulos

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2 Comments

  1. Jerom

    Honnêtement, c’est sympatoche sans plus malgré les bonnes petites idées listées ici… les effets visuels sont ce qui m’a attiré le plus (d’ailleurs, sur ton screenshot, l’effet de flou sur le pixel-art minimaliste du Mussle rend bien, mieux que dans le jeu..).
    Bon, ça me fera pas lâcher un de ces bon vieux shmups arcade 1990’s de Toaplan^^

    • Pierrec

      justement, toi t’es un « vrai », moi pas, c’est pour ça que j’aime Mussel d’autant plus.

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