Rock Paper Scissor (Browser, Windows)
Made in PDA

 

Ras le bol des gameplays expérimentaux! Revenons aux fondamentaux! Pierre Feuille Ciseaux par exemple, a-t-on déjà inventé un jeu plus simple et plus efficace? Même les Terrans-Protoss-Zergs du premier Starcraft n’égalent pas en équilibre les irremplaçables pierre, feuille et ciseaux. De plus, ce jeu a le vent en poupe depuis qu’une étude du New York Times a prouvé que l’ordinateur même le plus performant était incapable de battre un humain à coup sur. Le Pierre Feuille Ciseaux devient donc, avec le Go, un des plus gros challenge ludique de l’informatique (ou pas).

 

Curieux choix donc que celui de Pierre Feuille Ciseaux pour une mini Ludum Dare dont le thème était « Le pire jeu que je n’ai jamais fait ». L’auteur lui-même le reconnaît : Rock Paper Scissor est un échec, car il est plutôt réussi.

 

 

Pour faire un mauvais jeu, il ne suffit pas d’un gameplay redondant et ennuyeux. Il faut savoir l’accompagner, par exemple, de mauvais graphismes. Des qui piquent les yeux, des qui sont complètement pompés, des que j’aurais dessiné moi-même. Or les graphismes de Rock Paper Scissor sont très attirants. Il s’agit en fait de simples photographies qui défilent, mettant en scène une série de jouets que l’auteur a du exhumer de ses caisses d’enfant. Les photos sont belles, et la mise en scène amusante, avec une allure de Jap RPG, à la Pokémon. Raté!

 

L’autre gros point noir est surtout la bande son : On attendrait d’un mauvais jeu qu’il nous arrache les oreilles, ou du moins que sa musique en midi nous rentre dans la tête jusqu’à ressurgir par surprise le lendemain matin. On aurait apprécié des bruitages inadaptés, en décalage de l’action, quelque chose qui nous oblige à couper le son. Mais rien de tout cela ici, seulement le silence. Encore raté!

 

Heureusement, Rock Paper Scissor a un atout de poids : Son menu. Il nous permet de choisir entre trois modes de jeux qui se révèlent en réalité être identiques. Le premier, MiniLD 25 Mode, est supposé être le plus difficile, puisqu’il n’y a pas de point de sauvegarde. Le deuxième, Modern Mode, offre un système de d’achievements inutile et un checkpoint pour gagner à coup sur, tandis que le troisième « Monkey Island 2 Mode » demeure assez mystérieux. Or c’est exactement le même schéma que l’on retrouvera dans les trois modes, chaque adversaire jouant implacablement le même élément, pierre, papier, ou ciseaux. Ce jeu ne parvient donc même pas à reproduire l’aléatoire d’un bête Pierre Feuille Ciseaux, et en cela, il est vraiment réussi.

 

Pourtant, je le répète, Rock Paper Scissor est un total échec, car malgré tous les défauts dont il s’est paré, le joueur cherchera tout de même à en atteindre la fin. Pourquoi ? Parce que découvrir les uns après les autres les jouets au milieu desquels l’auteur a grandi a quelque chose de grisant. On vit par procuration la nostalgie que celui-ci a pu éprouver en les ressortant des cartons, et en cela, Rock Paper Scissor a quelque chose d’autobiographique.