Prosopamnesia (Browser)
Alejandro Grilli J
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Du grec prosopôn, la personne

a- préxice privatif

et mnésis, la mémoire.

 

Prosopamnesia signifie donc l’oubli des personnes.

Je suis un peu déçu de constater en ce moment même que cette maladie existe et que ce mot au si fort potentiel poétique n’a pas été créé pour nommer ce jeu. Mais passons, puisque si Prosopamnesia n’a pas été inventé pour le jeu, le jeu a été inventé pour illustrer Prosopamnesia, et il en est la meilleure illustration qui soit.

 

 

Dans Prosopamnesia, les visages sont comme ces étoiles que vous ne pouvez voir qu’en détournant le regard, comme les rêves qui ne vous laissent que des bribes au matin. Ressentez la frustration de ne pouvoir vous rappeler, de ne pouvoir visualiser qu’un oeil, une bouche…et ne n’avoir même pas la place de les garder en mémoire car une foule de nouveaux visages de bousculent pour occuper l’espace.

 

Une expérience troublante, à tenter le volume au maximum et de préférence dans la pénombre. Laissez simplement glisser votre curseur sur l’écran.

 

WireWalk (Browser)
Alejandro Grilli J
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Du même auteur, et dans un genre légèrement différent, il y a WireWalk, qui, après Propopamnesia vous donnera une grande claque.

 

Finalement, dans un genre beaucoup plus agressif, ce sont les même ficelles que tire Wirewalk : Celles de la fuite (ici du son plutôt que des visages) et celle de la frustration qui s’ensuit. Tout comme dans Prosopamnesia, vous chercherez d’abord à obtenir un son clair, entier avant de vous rendre compte que c’est impossible, et vous ne chercherez plus qu’à arrêter l’experience, trouver sur cette radio japonaise déréglée le point de silence, ne serait-ce que quelques secondes.

 

Wirewalk est aussi intéressant pour son brouillage sonore appliqué à l’image. N’hésitez pas à recharger la page pour obtenir de nouvelles photographies, aussi aléatoires que les sons que vous parcourez.

 

Ces deux jeux, bien qu’ils n’aient pas été conçus en même temps (Wirewalk précède) ni avec les même objectifs, sont au final complémentaires. Ils créent la même émotion de manière totalement opposées (Zen/Stress) et en passant par deux sens différents.

Ne reste plus que trois sens. J’espère qu’Alejandro Grilli J. saura nous surprendre.