Hollow

Hollow (Windows)
Jonathan Smårs

 

(Si l’exécutable ne fonctionne pas, installez au préalable xnafx40 qui se trouve également dans l’archive. Je vous suggère la version Postcompo si vous ne participez pas aux votes.)

 

Pourquoi jouer à Hollow ?

C’est une question facile : Parce qu’il fait partie des 350 jeux créés à l’occasion de la Ludum Dare 20, et que les résultats de cette compétition sont toujours très intéressants, et par l’ingéniosité des auteurs, et par l’application des contraintes données. Ici, 48h, et un thème : « It’s dangerous to go alone, take this. »

 

Pourquoi jouer à Hollow pendant DES HEURES?

Là, tout de suite, c’est plus compliqué. Pour tenter de répondre à cette question, je vais pour une fois m’attacher à observer le jeu méthodiquement, point par point. Nous verrons quelles conclusions on pourra en tirer.

 

 

 

Les Graphismes.

A première vue, Hollow n’a rien de repoussant, au contraire. Il présente un petit pixel art bien sympathique, et on a immédiatement envie d’adopter ce petit personnage à l’épaisse tignasse. Mais il faut bien le reconnaître, outre ce personnage, Hollow n’apporte pas beaucoup de surprise : Le décor est entièrement constitué de noir et de gris, harmonieusement agencés, certes, mais qui s’avèrent rapidement lassants. Non, on ne s’attardera pas des heures sur Hollow pour ses graphimes.

 

Le Scénario.

Le scénario de base de Hollow est simple : Dans un futur proche, les humains se trouvent enterrés à 6 puissance n pieds sous terre. Un vaillant garçon décide alors s’empoigner son puissant canon-foreur pour se frayer un chemin jusqu’à la surface (bon c’est un peu plus compliqué, mais je vous la fait courte). C’est amusant, mais pas franchement original. Pas de chance pour Hollow, j’avais découvert le jour même la série Gurren Lagann des studios Gainax dont le premier épisode raconte sensiblement la même histoire. Si j’ai pu être surpris, c’est donc davantage par la coïncidence que par l’originalité du scénario, et je doute que cette simple coïncidence ait pu me convaincre de perdre mon après-midi sur ce jeu.

 

La Musique.

Comme pour les graphismes, la musique est irréprochable. Un bon son rétro entraînant et évolutif. Une musique qui fleure bon l’aventure et qui vous donne envie d’aller plus loin, plus haut, plus vite, mais néanmoins une musique, pré-enregistrée, avec un temps limité et qui par conséquent finira par tourner en boucle au point de lasser. On pourrait prêter à cette musique des vertues hypnotiques, qui feraient entrer le joueur en transe et le forcerait à creuser encore et encore…mais j’y n’y crois pas vraiment.

 

Le Gameplay.

Dans Hollow, il s’agit de creuser son chemin vers la surface, de se créer des escaliers, des plateformes pour y grimper de saut en saut. Certains murs sont incassables, ce qui vous poussera à revoir votre trajectoire et rendra la tâche moins répétitive, mais rien n’y fera : la tâche finira par être bougrement répétitive. Ni trop facile, ni trop difficile, toujours accessible, on ne trouvera pas de challenge vraiment engageant. Si encore ce gameplay était totalement original, peut-être pourrait-il nous retenir plus longtemps, mais il est à peu de chose près le gameplay du deuxième niveau d’Earthworm Jim 2, et peut-être d’autres jeux que je ne connais pas. On pourrait aussi y voir une sorte de Minecraft inversé, où il s’agit de creuser toujours plus profondément, mais vers la surface. A la différence qu’il n’y a pas de diamants à récolter, rien a collecter, aucun enjeu, si ce n’est celui d’atteindre la surface.

 

Alors pourquoi ne peut-on pas cesser de jouer à Hollow, pourquoi quelque chose nous pousse à continuer coûte que coûte, malgré l’ennui, malgré la lassitude? Il n’y a pas d’achievements, pas d’upgrade, rien qui ne crée une évolution du personnage. Le seul variable est celui de l’altitude, indiqué en bas à gauche de l’écran.

La réponse se trouve du côté de la narration.

En effet, Hollow raconte une histoire, histoire qui se transforme vite en monologue interne du personnage. Les textes apparaissent au bas de l’écran, et ceux-ci sont tout aussi drôles que captivants. On rira de l’absurdité du scénario, des références à d’autres jeux indés, des réflexions du personnage, des glissements progressifs de la narration, mais on voudra aussi toujours connaître la suite. Seulement, pour connaître la suite, il faut grimper. Chaque ligne de texte ne s’affiche à l’écran qu’à partir d’une certaine altitude. On ne joue plus que pour la narration.

 

Parfois, la narration s’arrête. On continue encore un peu, pour voir, puis au moment où l’on se dit que c’est terminé, que Jonathan Smårs n’a pas pu imaginer qu’un joueur monte jusque là, une nouvelle phrase vient nous détromper.

 

La narration pourtant se fait moins dense, on ne rit plus autant qu’avant, on ne s’amuse plus vraiment à creuser, et pourtant, on continue. C’est sans doute parce que prend la suite cette chose magique qu’on nomme Théorie de l’engagement. On est déjà monté si haut… ce serait dommage d’arrêter là, il doit bien y avoir quelque chose là haut, on a pas pu faire ça pour rien.

 

Au final, Hollow, en plus d’inventer un nouveau mode de narration, fait expérimenter au joueur quelque chose que l’on croise rarement dans le jeu vidéo : La foi. Cette foi inexplicable qui vous fait croire qu’il y a bien une surface. Cette foi qui veut justifier votre existence et vos agissements. Vous n’avez pas commencé à grimpé parce que vous croyiez en la surface. Vous croyez en la surface parce que vous avez par déjà trop grimpé. Avez vous raison? Avez vous tort? Je ne vous le dirais pas. Je vous ne dirais même pas si je connais la réponse. Je vous dirais simplement quelque chose qui peut-être saura vous rendre fou : Et si la surface se trouvait finalement en dessous de vous ? Et si depuis le début, vous creusiez dans la mauvaise direction ?

 

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8 Comments

  1. Carton

    Le dernier paragraphe de ce texte est très beau. Je envie de jouer à ce jeu, j’y crois.

  2. Carton

    Avec des fautes de frappe…

  3. admin

    Merci. Alors qu’attends-tu? (Si la réponse est : « d’avoir une bonne heure devant toi », je te comprends, si c’est : « d’avoir un système d’exploitation windows » je te plains.)

  4. La description vient de me donner foutrement envie de jouer à ce jeu! Je me lance, je le télécharge!

    ps: d’autant plus que cette idée de creuser inlassablement… j’avais une idée de gameplay dans le genre… alors ça m’intrigue, vous comprenez?

  5. Pnume

    Creuser, ça parle à un addict de minecraft tel que moi, même sans rien trouver durant des heures !

    Je me lance. Pis t’as le chic pour intéresser aux jeux.

  6. Pnume

    Et finalement je ne peux pas y jouer… fichue configuration. Il l’a apparemment fait sous XNA Game Studio 4.0 et y’a un truc à valider qui fait que mon pour mon ordi, nichts.

    Vivement mon futur portable, tiens.

  7. admin

    Merci à vous tous. Pour Pnume, et les autres qui rencontreraient des difficultés, l’auteur indique aussi qu’on peut télécharger .Net Framework 4.0, pour le faire fonctionner. Qui sait, ça marche peut-être, moi je n’en ai pas eu besoin.

    C’est ici :
    http://www.microsoft.com/downloads/en/details.aspx?FamilyID=9cfb2d51-5ff4-4491-b0e5-b386f32c0992&displaylang=en

  8. Pnume

    Je l’avais déjà téléchargé au premier message d’erreur, ensuite tu peux effectivement démarrer le petit programme dans l’archivage, mais… second message d’erreur au démarrage du jeu et cette fois ça concerne la carte graphique et le système d’exploitation.
    En gros le concepteur du jeu doit cocher l’option de rendre son jeu plus accessible à d’autres congigs’ plus anciennes mais je n’y ai pas compris grand chose, cette aile de l’informatique m’est étrangère.

    En bref j’suis coincé par mon matériel, mais je donnerai mon avis sur le jeu d’ici une quinzaine 🙂

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