A duck has an adventure

A duck has an adventure (browser)
Daniel Merlin Goodbrey

 

 

Naviguant entre la BD et le jeu vidéo, la bande dessinée interactive continue de se chercher, mais il semble qu’elle se soit trouvée en le titre de A duck has an adventure une nouvelle interprétation.

 

Présenté par son auteur comme un « hypercomic adventure game », A duck has an adventure s’inspire beaucoup de l’aventure hypertexte, et par extension, du Livre dont vous êtes le héros. Comme dans ces deux médiums, il s’agira simplement de faire par moment un choix parmi deux ou trois options et de voir la narration se dérouler en fonction.

 

 

 

La différence, c’est bien évidement qu’A duck has an adventure se revendique aussi de la bande dessinée, reprenant ce qui fait son identité visuelle : la succession de cases. Plutôt que de passer de lien en lien ou de page en page, on passera ici d’icône en icône, sur une même planche qui se dessine par notre lecture. Interactivité oblige, A duck has an adventure ne se lira pas seulement de gauche à droite, mais dans tous les sens, en fonction de nos choix et de l’espace laissé libre sur la planche, créant ce qui pourrait s’apparenter à un labyrinthe narratif. En cela, A duck has an aventure ne manquera pas d’évoquer les géniaux Morlac et Vanille ou Chocolat (les thématiques de voyages dans le temps et de mise en abyme en rajoutant une couche).

 

A duck has an adventure s’ancre profondément dans la culture bande dessinée, avec une maîtrise incontestable de la séquentialité (la seule capture d’écran plus haut suffisant à l’attester), l’emploi des poncifs de voix off « But » « Then », dont l’humour pince sans rire rappellera certaines planches de Chris Ware, et bien évidemment, le premier rôle accordé à un canard, ce qui n’a sûrement rien d’innocent.

 

Cependant, et c’est là qu’il surprend, il s’imprègne aussi du jeu vidéo en intégrant certains de ses traits les plus ridicules : d’inutiles achievements et des chapeaux fantaisistes à débloquer. Juste assez pour que le rapprochement puisse être fait, bien trop peu pour pouvoir unanimement faire entrer A duck has an adventure dans cette catégorie.

 

 

Maîtrisant tous les codes nécessaires à une bonne bande dessinée, et tous les codes nécessaires à un jeu vidéo idiot, Daniel Merlin Goodbrey parviendra donc à nous faire jouer nous-même aux équilibristes, partagés entre l’amusement et l’admiration.

 

 

Merci à Florent Maurin pour la suggestion

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3 Comments

  1. avigdeuse

    il a l’air bien ce jeu, dommage que ce sois en rosbif

  2. Jolies couleurs chaleureuses. La voie « An education » recèles de nombreuses surprises tout à fait réjouissantes.

  3. cendrieR

    Très bien foutu, aux graphismes simples mais maîtrisés, on clique sans peine d’une case à la suivante.

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