Come Home (Windows/Mac)
Quick Fingers

 

S’il est possible d’en citer quelques titres (Making Video Games, Aubergine Sky…), les œuvres explicitement autobiographiques restent rares dans le jeu vidéo. Et pour cause : qui dit autobiographique, dit narration totalement linéaire ce qui pose le pose le problème suivant : A quoi peut bien servir l’interaction du jeu vidéo ? Pourquoi ne pas se contenter d’une BD ou d’un film d’animation ?

 

La réponse est pourtant évidente : l’interactivité implique davantage le joueur et le jeu vidéo peut lui faire ressentir tout un éventail d’émotions complexes mieux que n’importe quel autre média. Mais ceci est plus facile à dire qu’à faire, et ce sera donc aux pionniers comme Come Home d’essuyer les plâtres.

 

Come Home nous conte une histoire d’amour, une histoire triste, une histoire vraie. Comme dans la littérature ou le cinéma, cette dernière mention me gêne car elle semble balayer toute critique touchant au scénario et au fond en général. Fort heureusement, Come Home a su m’émouvoir et me mettre en haleine, je n’aurais ainsi pas à passer pour le sans-cœur de service.

 

 

La forme en revanche peut susciter plus de désaccords. Comme on s’y attendant, le jeu n’offre aucun choix au joueur, il se déroule simplement à la vitesse choisie. Si cette seule vitesse fait sens (ça marchait bien pour Passage) d’aucuns pourraient trouver ça un peu pauvre pour un jeu de cette envergure. Alors il y a les mini-jeux, fragments de gameplay le plus souvent métaphoriques qui illustrent de manière ludique des situations bien réelles : jouer au chat et à la souris, jouer sa vie à pile ou face…

C’est de mon point de vue cette utilisation du jeu dans le pas-tant-jeu-que-ça qui fait tout l’intérêt de Come Home, plus encore que l’histoire qu’il raconte. Pour d’autres, ce sera ses splendides graphismes, ses cadrages cinématographiques, sa bande son enivrante, sa démarche autobiographique…Il y a forcemment quelque chose qui saura séduire dans Come Home.