Pixel 2

Pixel 2 (Browser)
Hero Interactive

Comme son nom l’indique, le pixel art est le fait d’agencer des pixels pour former des compositions artistiques. Et si on choisissait de ne pas agencer ces pixels ? Si on les laissait flotter librement ou si on les envoyait à pleine vitesse dans toutes les directions…serait-ce toujours du pixel-art ?

Voilà la question qu’on peut se poser en jouant à Pixel 2 (et dans une moindre mesure à son ancêtre Pixel nettement moins joli et, qui plus est, buggé), et en ce qui me concerne, la réponse qui s’impose est oui.

Sous son apparence de shoot’em up (ou même de manic arena shooter pour être précis) Pixel 2 ne semble pas avoir d’autre objectif que de nous en mettre plein la vue. On y contrôle un petit vaisseau de la couleur de notre choix qui projette des flux de pixels de cette même couleur. J’insiste sur le mot couleur, car il décrit à lui seul presque 50% du jeu. Il s’agira donc d’abattre de multiples ennemis, comme dans n’importe quel shoot’em up à la différence que ceux-ci en explosant laisseront derrière eux des nuées de pixels que, se les appropriant, le joueur transformera également en arme. Le résultat ? Un superbe feu d’artifice, où les soleils se mêleront aux comètes et autres feux de Bengale.

L’intelligence de Pixel 2 réside dans le fait qu’il est bien difficile de perdre. Certes, on peut se faire toucher, fréquemment même, mais les pixels collectés rechargent notre énergie bien trop vite pour qu’on ait le temps de s’inquiéter. Seul un opaque voile rouge viendra punir le joueur trop imprudent. Pixel 2 n’a été conçu que pour le plaisir des yeux, une sorte de fl0w qui aurait oublié d’être zen.

Ce qu’on pourra juger dommage, c’est que Pixel 2 refuse d’aller jusqu’au bout de ses objectifs : on y retrouvera ainsi la barre de vie et les scores de combo propre au genre qu’il s’amuse pourtant à détourner, ainsi qu’une interface bien laide, jurant avec le jeu quant à lui magnifique. Pixel 2 est l’œuvre d’un studio de game designers talentueux qui semblent avoir trop peur d’être rangés dans la catégorie arty, qui veulent garder un pied dans le ludique, le grand public (jeune grand public même, à en juger par leur hideux logo). À leurs appréhensions, j’ai juste envie de répondre : LES MECS ! VOUS VENEZ DE CONCEVOIR UN P***** DE JEU DE FEUX D’ARTIFICES !