Upgrade Complete (Browser)
Antony Lavelle

Tout se mérite, tout se paye.

C’est ce que semble nous dire Upgrade complete, un meta-jeu d’upgrade plein d’humour.

Il faut payer pour customiser votre vaisseau, payer pour améliorer ses armes, payer pour augmenter sa maniabilité, jusqu’à là rien d’anormal, mais avant cela il vous aura fallu payer pour obtenir une barre de chargement, des boutons, bref, pour vous permettre seulement de jouer, et vous devrez payer aussi si vous désirez de la musique, puis si vous désirez couper la musique, payer pour de meilleurs graphismes, payer même pour le luxe d’un game over…

Le comble du consumérisme.

 

 

Et cet argent, d’où provient-il?

Eh bien de vaisseaux extraterrestres complètement inoffensifs et ne présentant pas le moindre signe d’animosité que vous dégommez à tout va. Ils n’ont pas l’air de menacer la terre, vous n’allez pas sauver le monde, non, vous les abattez par pu égoïsme, pour votre avatar qui voudrait pousser son vaisseau à son maximum, et pour vous qui cherchez à pousser le jeu à son maximum. Il sera d’ailleurs parfois difficile de concilier les deux envies (Améliorer ses missiles ou s’offrir un système de sauvegarde? Tourelle laser ou chronomètre?)

 

Un upgrade game poussé à l’extrême qui comme tout méta-jeu pousse à s’interroger sur le principe même du genre : combattre pour gagner de l’argent pour le dépenser pour mieux combattre. Preuve en est la fin du jeu : pas de boss final à détruire, pas de monde débarrassé des extraterrestres. Le jeu peut continuer des heures, il ne prendra fin que lorsque le joueur lassé, ou satisfait de tous ses bibelots (autant sur son vaisseau que sur son interface), déposera les armes et se paiera un game over très valorisant. Pas de but, pas de sens, juste une course à la consommation, posséder en quantité, en qualité, et si possible plus que le voisin, un peu comme dans la vie quoi…Pas étonnant que ce genre de jeux aient toujours leur petit succès.

Tiens d’ailleurs, c’est une bonne idée ça, un Upgrade Life Game, avec sa maison, sa voiture, son conjoint, son chien qu’il faudra upgrader et ce à des prix toujours exponentiels, et les longues journées de travail pour se payer toutes ces améliorations et espérer enfin atteindre un idéal qui n’existe pas vraiment…Ah mais non, que je suis con!