Distance (Browser)
Austin Breed

 

Elle, c’est le chant des oiseaux, lui, c’est radio-réveil. Elle, c’est bol thé, nuage de lait, lui, c’est mug de café bien serré. Elle, c’est l’éclairage d’un grand restaurant, lui, c’est la pénombre d’un service informatique. Elle, c’est burger, salade, soda, lui, c’est tout  simplement pizza. Elle, c’est plutôt chien, lui, c’est plutôt chat. Elle, c’est Almodovar sur son netbook, lui, c’est Halo sur sa Xbox.

Tout les différencie, et pourtant ils s’aiment. Mais un dernier détail vient noircir le tableau :

Elle, c’est soleil, palmier et robes d’été, lui, c’est neige, moufles et lèvres gercées.

Il fallait la distance pour les séparer. 

 

Distance est un jeu présenté pour la Ludum Dare 19, malheureusement, les délais n’ayant pas été respectés, il ne put intégrer la compétition. Cela n’enlève rien à sa qualité.

Distance parlera à tous ceux qui ont un jour vécu une relation à longue distance, et donc, je crois, à la majorité.

 

Il s’agit d’une belle histoire interactive, pas si interactive que ça. Chaque personnage vit sa vie de son côté, et la seule interaction du joueur correspond à l’interaction entre les deux amoureux : lorsqu’ils se retrouvent, le soir, au téléphone.

Le joueur n’incarne donc ni l’homme, ni la femme, mais leur relation elle-même. Son instinct de survie ou sa pulsion de mort définiront le destin de ce couple disloqué.

 

Tout comme la figuration la moins réaliste (ici le pixel art) permet une meilleure identification du joueur, la plage sonore la plus épurée (un rythme ici lancinant) et le mutisme du jeu laisse une grande place à l’imagination, et ce sont les propres sentiments du joueur qui investiront le crâne des personnages.

Alors forcement, Distance vous parlera, vous dira ce que vous voudrez entendre, et vous laissera même choisir sa fin, la triste, ou la moins triste.